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Une approche de gestion forestière à long terme pour le Maine
01 novembre 2012
La société canadienne emblématique J.D. Irving fait visiter ses opérations forestières dans le nord du Maine à l'équipe de BTB.
1st November 2015
Brian Souers, propriétaire de Treeline, nous parle de son entreprise, des exigences d’équipement changeantes et de sa quête de pièces communes.
– Paul Iarocci
Treeline, Inc., une compagnie située à Lincoln, au Maine, appartient à Brian Souers et s’est dotée d’un slogan approprié : « Nous pouvons tout faire ! » Bien que Brian Souers ait commencé à travailler dans les bois au début des années 1980 avec une scie à chaîne, et que l’entreprise est profondément enracinée dans le Maine, Treeline s’est diversifiée au cours des 30 dernières années. Ses secteurs d’activités comprennent la récolte de bois, la gestion forestière, l’achat de bois, les biens fonciers, l’entretien de camions et la fourniture de pièces, ainsi que le camionnage et les services de transport. Treeline s’occupe aussi de la gestion de deux cours à bois pour le compte de Verso et en exploite une lui appartenant.
Bien entendu, cela n’a pas toujours été le cas. Possédant un diplôme de technicien en foresterie, Brian Souers a commencé à travailler dans le domaine en tant que forestier à la fin des années 1970, en partant du Maine pour se rendre à l’État de New York, pour couvrir un poste de marteleur chez International Paper (IP). Brian Souers nous mentionne que c’était le meilleur emploi qu’il pouvait avoir à l’époque compte tenu de la situation du secteur à l’époque. « J’étais le premier de ma classe et j’ai envoyé une centaine de curriculum vitae. Il n’y avait pas beaucoup d’emplois qui correspondaient à mes aptitudes. »
Brian Souers a commencé à faire de l’exploitation forestière pendant les fins de semaine, en aidant les exploitants du coin, ce qui l’a mené à prendre la décision de quitter son emploi chez International Paper pour faire de l’exploitation forestière sous contrat à temps plein. Brian Souers a commencé à réaliser ses opérations avec un vieux débardeur Ag International et a acheté un cheval, puis a utilisé un minidébardeur allemand Holder, une espèce d’hybride entre un débardeur et un tracteur de marque Ag International. Il se souvient avec tendresse de cette période de sa carrière : « J’aimais couper des arbres tout seul et je ne souhaitais pas développer mon entreprise. J’adorais la vie que je menais. J’avais peu de stress et de dépenses et j’aimais ce que je faisais. » À cette époque, Brian Souers travaillait principalement sur les terres d’IP. « J’avais développé une spécialité en éclaircissage, mais on me demandait de le faire sur un territoire de 200 ha/année et non de 40 ha/année. » (1 ha équivaut à environ 2,5 acres.)
Le directeur de secteur d’IP a incité Brian Souers à faire croître son entreprise, à acheter plus de débardeurs et à engager des employés. Ce que Brian Souers a fait, en embauchant plusieurs personnes et en achetant deux autres débardeurs Holder, mais IP a mis fin au programme d’éclaircissage environ un an plus tard. Pendant ce temps, en plus de faire de l’éclaircissage, Brian Souers achetait de petites parcelles de terrain. Les débardeurs Holder n’étaient pas conçus pour faire de l’exploitation forestière de haute production et ils sont devenus défaillants. Brian Souers a donc décidé d’acheter son premier débardeur à câble conçu pour le travail en forêt. « Au moins les taux d’intérêt étaient passés de 20 à 10 % », se souvient-il. Toutefois, il devait désormais payer les trois machines et travailler seul à nouveau dans les parcelles de feuillus. Pour augmenter la production, il a loué une abatteuse-empileuse à chenilles et a fini par en acheter une.
Pendant les années 1980, alors que la société se mécanisait de plus en plus en intégrant des abatteuses-empileuses et des débardeurs à grappin, Brian Souers continuait d’employer des abatteurs manuels. À un certain point, il employait plus d’une douzaine de personnes pour l’abattage manuel, le débardage et la préparation des arbres façonnés pour une ébrancheuse montée sur un camion en bordure de la route. « Le diamètre de chaque arbre était mesuré à la hauteur des pattes. Lorsque ma femme n’était pas complètement disponible, je me promenais en transportant un magnétophone à bande pour enregistrer le volume produit par chaque travailleur », se souvient Brian Souers.
La production a continué à augmenter. En 1992, Brian Souers était prêt à faire de nouveaux investissements. « Toutefois, nous ne savions pas quelle technologie choisir », explique-t-il. Il ne s’est pas interrogé sur les besoins de la société en 1992, mais plutôt sur ceux auxquels il devrait répondre dans quatre ans afin de satisfaire aux attentes des usines. Puisque International Paper voulait que l’éclaircissage soit réalisé entièrement dans les peuplements, il a choisi de se procurer une ébrancheuse Hahn. Elle façonnait les troncs coupés par l’abatteuse-empileuse. Puis des débardeurs à flèche regroupaient les arbres et les débardaient. « Après avoir utilisé l’ébrancheuse Hahn pendant un an, nous avons commencé à faire l’ébranchage dans les bois, directement sur les pistes, avec des ébrancheuses à flèche coulissante, et à grouper les arbres complets qui étaient ramassés par des débardeurs à grappin standard. À la jetée, nous devions utiliser des chargeuses avec de très longues flèches pour manipuler les différentes espèces d’arbres qui pouvaient parfois être au nombre de douze. Il n’y avait pas de marché de la biomasse à cette époque, alors il ne servait à rien de transporter les branches jusqu’en bordure de route. En plus, les propriétaires de terrain aimaient que les jetées soient petites. »
Pour mettre en relief les conditions de cette époque par rapport à celles d’aujourd’hui, Brian Souers estime que la moitié des arbres récoltés par la société sont maintenant destinés au marché de la biomasse et que les peuplements sont de qualité inférieure de façon générale. « Nous coupons surtout des arbres de qualité moindre pour laisser pousser ceux qui sont en meilleur état », souligne-t-il.
Aujourd’hui, Treeline est dotée de bureaux modestes propres situés sur une grande propriété où se trouvent deux ateliers. L’un des deux est utilisé pour l’entretien de la flotte d’équipement de la société et l’autre pour donner les services de transport par camion offerts par l’entreprise. Un magasin de pièces de rechange est rattaché à ce bâtiment. La propriété compte en plus une cour à bois employée pour faire l’inventaire des billes et du bois d’œuvre acheté et les marchandiser. Une chargeuse Tigercat 234 automotrice munie d’un grappin à talons articulés se trouve dans cette cour à bois, ainsi que dans chacune des deux cours à bois gérées par l’entreprise pour le compte de Verso.
Brian Souers estime que sa société a « une production hebdomadaire de 300 chargements », bien que ce chiffre ait été inférieur cette année en raison du printemps et de l’été très humides. Brian Souers remarque que les débardeurs Tigercat 615C lui ont permis d’atténuer les pertes de production. Treeline emploie 67 personnes et utilise les services de 10 propriétaires-exploitants de camions. Brian Souers indique que 25 personnes travaillent dans les bois, mais qu’elles ne forment pas des équipes traditionnelles. Il explique, « Nous ne pensons pas en termes d’équipes. Nous possédons cinq abatteuses-empileuses, huit débardeurs et sept ébrancheuses. Nous tentons de faire en sorte que les opérateurs des débardeurs demeurent occupés. Ils se déplacent d’un site d’opération à un autre. » Il souligne qu’ils essaient d’élaborer les horaires de façon à tenir compte des lieux de domicile des opérateurs pour minimiser leurs déplacements.
Whitney, la fille de Brian, est indispensable et a une grande responsabilité de matière de gestion. Elle vend les machines usagées, supervise les ventes de terrain et offre du soutien pour les opérations, en réalisant des études de productivité et en travaillant pour améliorer l’efficacité et réduire les coûts. L’une de ses initiatives a été d’étudier les temps morts de machine afin de réaliser des économies de carburant à long terme. Lorsque les opérateurs ont constaté la différence que cela pouvait apporter, chiffres à l’appui, ils ont soutenu le plan et nous travaillons tous maintenant vers l’élimination complète des temps morts. « C’est le type de mesure qu’il faut implanter pour demeurer compétitifs », souligne Brian Souers.
Brian Souers a réussi à conserver un faible taux de roulement. Plusieurs de ses employés travaillent pour son entreprise depuis 25 ans ou plus. « Nous avons un personnel très dévoué. C’est le type de personnes que l’on souhaite avoir à ses côtés lorsqu’on est dans une situation difficile », dit-il. Il considère que le succès de Treeline est en grande partie dû à leurs efforts. Pour fêter les 30 ans de son entreprise, il a invité tous ses employés et leur famille à une croisière dans les Bahamas.
Plusieurs débouchés s’offrent à Treeline pour vendre ses produits, mais les marchés les plus importants sont ceux de la pâte de feuillus et des copeaux de biomasse vendus à des usines et à des producteurs d’énergie. À cette fin, Treeline possède quatre systèmes de déchiquetage en bordure de routes. Les contrats de service comptent pour la moitié des activités de récolte, l’autre moitié étant réalisée en coupant des arbres sur des terrains achetés ou en récoltant du bois acheté. Treeline est toujours tournée vers le futur : lorsque les arbres se trouvant sur les terrains achetés sont de moindre qualité, les équipes font de l’éclaircissage sélectif afin de maximiser la valeur du bois à long terme.
Le secteur des biens fonciers constitue une grande partie des activités de l’entreprise. Depuis un certain temps, Treeline achète des terrains, et possède aujourd’hui près de 6 000 ha de terres. « Notre premier grand objectif est de détenir 20 000 ha [50 000 acres] de terres. Nous pourrons alors commencer à être autosuffisants », indique Brian Souers. En employant un forestier qui achète des parcelles de terrains boisés et un arpenteur pour les ventes de terrains, Treeline subdivise des lots de terrain de haute qualité situés sur le bord de l’eau ou en bordure de routes et les vend afin de financer des achats de terrains supplémentaires, ce qui crée un cycle d’acquisition soutenu.
Dans les années 90, Brian a imaginé et amélioré ses systèmes de récolte. Au cours des ans, il a établi des relations avec presque tous les concessionnaires et fabricants d’engins forestiers. « Nous n’avons jamais osé mettre tous nos œufs dans le même panier », a-t-il déclaré, en dépit des avantages évidents associés au fait de ne travailler qu’avec un seul concessionnaire et de n’avoir qu’à utiliser une seule marque d’équipement. « Aujourd’hui, pour la première fois, cela ne nous dérange plus, pour différentes raisons. »
« Au fil des années, je n’ai cesser d’entendre du bien sur Tigercat, mais nous n’avons jamais franchi le pas pour leur acheter une machine car ses concurrents répondaient suffisamment à nos besoins. Puis, nous nous sommes procurés une abatteuse-empileuse 822 Tigercat car une abatteuse-empileuse 753J était devenue défaillante et le résultat a été extraordinaire, de même que le travail du concessionnaire Frank Martin and Sons. Nous avons constaté à quel point ils étaient extraordinaires comme concessionnaires et la valeur ajoutée que représentaient leurs services », souligne Brian Souers.
Pendant les quelques années précédant l’année 2013, Treeline a acheté beaucoup d’équipement usagé. La durée de fonctionnement de ses machines était vraiment élevée. « Nos machines avaient été utilisées pendant de nombreuses heures et nous avons indiqué à Keith Michaud (spécialiste de vente chez Frank Martin) que nous souhaitions toutes les remplacer par de l’équipement neuf pendant que Whitney mettait en vente les anciennes machines », explique Brian Souers. La société a fini par acheter des abatteuses-empileuses 822C en raison de leur polyvalence permettant de faire de l’éclaircissage et des coupes totales, des débardeurs 615C en raison des sols meubles de ses sites d’opération et des chargeuses 234 pour réaliser des opérations d’exploitation forestière et des opérations dans des cours à bois.
« Nous sommes en train d’établir une relation qui va durer au moins 30 ans et je sens que nous sommes de bons partenaires. Frank Martin nous surprend constamment en nous apportant de l’aide d’une manière à laquelle nous ne sommes pas habitués et notre confiance envers lui ne cesse de croître. Cela faisait un bout de temps que l’on souhaitait fortement avoir des machines avec des pièces communes, et nous possédons maintenant sept chargeuses identiques, quatre abatteuses-empileuses Tigercat quasi identiques et deux débardeurs 615C. Nous envisageons l’avenir avec confiance grâce à notre collaboration avec Frank Martin et Tigercat », indique Brian Souers.
01 novembre 2012
La société canadienne emblématique J.D. Irving fait visiter ses opérations forestières dans le nord du Maine à l'équipe de BTB.