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Déchiquetage d’eucalyptus sur site au Chili KBM
23 octobre 2011
Opération de déchiquetage d’eucalyptus sur site de KBM au Chili, 2013. Abatteuse-empileuse 860C et deux débardeurs 630D.
23rd November 2024
Daniel Hermosilla, propriétaire de KBM, évoque avec BTB les ressources humaines et équipements
nécessaires pour produire efficacement des copeaux au Chili.
Appartenant à Daniel Hermosilla, KBM Chile a été fondée en mars 1994, à Los Angeles, au Chili. Au début, les activités de la société se concentraient sur la sylviculture et la préparation de sites. En 2001, KBM les a diversifiées de manière à inclure la récolte d’eucalyptus. Depuis, la société n’a cessé de se développer. Elle compte désormais 90 employés et est spécialisée dans le déchiquetage sur le terrain. Trois systèmes de déchiquetage se trouvent en permanence sur les sites des opérations. Chacun d’eux est dirigé par un responsable des opérations qui en est « propriétaire », selon les mots de Daniel Hermosilla, et qui l’exploite en fonction d’un budget et de lignes directrices déterminées.
M. Hermosilla considère que cette structure organisationnelle qu’il a mise en place présente de nombreux avantages. « Il n’y a pas de voie hiérarchique par laquelle il faut passer comme lorsque nous avions un seul responsable des opérations. Cette structure assouplie augmente la responsabilisation. Elle entraîne une hausse des dépenses salariales, mais permet d’améliorer la situation à long terme », affirme Daniel Hermosilla. « Les problèmes sont réglés très rapidement et le responsable travaille directement avec le client 99 % du temps, en collaborant directement avec le responsable du contrat. »
KBM utilise au total sept systèmes de déchiquetage. Le quatrième système se trouve dans une usine et traite du bois court de 7 m car l’usine en question avait du mal à traiter des billes avec beaucoup d’écorce en utilisant son propre système. Les trois autres systèmes sont utilisés de façon intermittente dans les sites d’opérations, selon les besoins. Lorsqu’il faut faire des réparations ou de l’entretien prolongés, les systèmes de secours sont utilisés, ce qui permet d’assurer un volume minimal pour les clients de KBM.
KBM utilise deux systèmes de déchiquetage différents. Les anciens systèmes Peterson-Pacific dotés d’un fléau et d’équipement de déchiquetage combinés produisent environ 70 tonnes/h et peuvent remplir un camion en seulement 20 minutes.
Les systèmes plus récents à grande capacité présentent une combinaison d’équipements Peterson-Pacific principalement conçue pour déchiqueter de gros arbres et fournir une production plus élevée. Leur productivité est d’environ 120 tonnes/h. Toutefois, cette grande capacité est sensible aux questions liées au flux de travail. « Remplir un camion prend 13 minutes, donc, si un camion arrive 10 minutes en retard, c’est un gros problème », souligne Daniel Hermosilla.
Une grande partie des plantations où KBM récolte des arbres sont des plantations comportant de 1 000 à 1 100 arbres de 18 ans par hectare. Les arbres de nombreuses plantations au Chili ont le même âge, le volume moyen d’un arbre étant de 0,85 m³. C’est dans un tel bois, où la taille des arbres dépasse les dimensions optimales pour les têtes multifonctionnelles, que les grands systèmes de déchiquetage sont utilisés. Cela entraîne des pertes de production en raison de la nécessité de faire deux passes de coupe. Daniel Hermosilla pense que KBM va récolter des arbres de cette taille pendant encore cinq ou six ans. La rotation des plantations sera ensuite réduite à une durée plus optimale de 14 à 15 ans. Les petits systèmes de déchiquetage sont utilisés dans des plantations dont la population d’arbres a un volume de 650 m³ par hectare. Dans certains cas, une déchiqueteuse de ce type peut fournir 80 tonnes/h dans des conditions idéales. Daniel Hermosilla surveille de près les temps de chargement des camions. Cela en dit long sur l’efficacité générale de ses opérations. Celle-ci est mesurée de trois manières : le temps de chargement total, les temps d’arrêt qui tiennent compte des temps d’arrêt de la machine, et le temps moyen de chargement, ce qui est, selon les explications de M. Hermosilla, le temps total du quart de travail divisé par le nombre de chargements.
Les iPad installés dans les systèmes de déchiquetage sont également importants pour le système de suivi de KBM. « Nous sommes très modernes sur ce point », indique Daniel Hermosilla. KBM a commencé par utiliser des ordinateurs industriels, mais contre toute attente, ils ne pouvaient pas résister aux conditions difficiles de l’environnement de travail. « Nous avons donc décidé d’essayer des iPad qui coûtent 1 000 $ de moins. » Nous avons élaboré nos propres logiciel et interface de travail pour télécharger les informations des systèmes vers le bureau mobile à l’aide de la technologie sans fil. Ces données sont ensuite synchronisées avec celles du bureau principal. »
À l’aide des iPad, les opérateurs des déchiqueteuses doivent justifier tous les arrêts de travail en utilisant un certain nombre de codes d’arrêt. Les opérateurs d’abatteuses-empileuses et de débardeurs saisissent les données liées à leurs opérations dans l’ordinateur industriel du bureau mobile une fois par quart de travail et celles-ci sont synchronisées plus tard avec celles du bureau principal. « Nous pouvons utiliser les données pour améliorer les indicateurs de performance en analysant différents facteurs comme les opérateurs, les types de bois, les conditions de terrain et les problèmes de machine. C’est essentiellement un outil de gestion qui permet aussi de suivre la consommation de carburant. »
Parmi les nombreux aspects des opérations de KBM, Daniel Hermosilla insiste sur l’importance de la gestion des ressources humaines. Les problèmes liés aux employés doivent être résolus très rapidement et c’est là que la structure organisationnelle de KBM révèle toute son efficacité. Le directeur des opérations est habilité à les régler sans devoir passer par la voie hiérarchique, et cette structure permettant de réagir rapidement fait le bonheur des opérateurs. Retenir les bons opérateurs et réduire autant que possible le taux de roulement ont des répercussions positives sur la production, la durée de vie des machines et la sécurité.
« Nous manquons généralement d’opérateurs », explique Daniel Hermosilla. « Nous les engageons et les formons en partant de zéro. Notre système de formation n’était pas exceptionnel, mais nous avons récemment travaillé dessus et l’avons amélioré. Nous avons mis en place des procédures de formation (que nous appliquons) et élaboré des scénarios de simulation pour chaque circonstance ou problème auquel les opérateurs sont confrontés. »
Bien que les opérateurs ne soient pas responsables de l’entretien quotidien, ils doivent prendre part au processus et réaliser des inspections visuelles, vérifier les niveaux des fluides et généralement apprendre à connaître les machines. « Nous ne voulons toutefois pas les forcer à réaliser des tâches d’entretien. Nous avons une équipe spécialisée », ajoute Daniel Hermosilla.
La période de formation initiale d’un opérateur débutant est de trois mois. Daniel Hermosilla explique que cela prend un an et demi pour qu’un opérateur ait un niveau d’efficacité de 80 % et de six à sept ans pour qu’il atteigne les 100 %.
Par nécessité, les opérateurs sont formés pendant le travail. Quoiqu’ils puissent être productifs après une courte période de temps lorsque la récolte est facile à faire, le flux de bois diminue soudainement si une difficulté quelconque survient. Savoir réagir lorsqu’il y a des défis à relever ou que des difficultés surviennent est l’apanage des bons opérateurs et c’est la raison pour laquelle les scénarios « dans telle situation, prendre telle mesure » sont si importants.
Daniel Hermosilla explique aussi que des opérateurs moins expérimentés demandent aux machines de fournir beaucoup d’efforts. « Ils ont du mal à maintenir le rythme de production lorsqu’il fait chaud et il y a une augmentation du nombre d’incidents et les machines surchauffent souvent. C’est un peu comme le lièvre et la tortue, la tortue étant l’opérateur expérimenté. Un nouvel opérateur ne peut s’adapter aussi bien en changeant de site ni faire face à différentes situations aussi aisément. Heureusement, nous comptons désormais sur de nombreux opérateurs ayant sept ans d’expérience. »
M. Hermosilla a pu observer au cours des années que les opérateurs expérimentés récemment embauchés s’adaptaient trop bien, pour ainsi dire. « Ils ont tendance à suivre le rythme de production sans utiliser la machine de façon optimale ni minimiser le nombre d’heures de travail. Même s’ils peuvent accélérer le rythme et augmenter leur productivité dans un nombre donné d’heures de travail, ils ajustent leur propre rythme pour suivre le déroulement général des opérations. En conséquence, la production est ralentie et il devient difficile d’améliorer la productivité du système. » La pratique standard consiste à utiliser les machines pendant 30 000 h. « Les conditions d’utilisation sont moins difficiles que celles du Canada par exemple », indique M. Hermosilla. « Les vieilles machines sont aussi productives lorsqu’elles fonctionnent, mais leurs temps d’arrêt sont plus élevés et les débardeurs sont les machines qui subissent le plus de dommages. » Daniel Hermosilla conserve des machines de secours au cas où il y aurait des temps d’arrêt prolongés et envisage la possibilité d’utiliser les machines pendant 16 000 heures afin de garantir un haut degré de disponibilité tout en préservant une valeur de revente élevée.
Martin Durruty, responsable des opérations, nous a fait visiter deux sites de récolte. Au premier, nous avons vu une abatteuse-empileuse 860C qui ouvrait un chemin dans un nouveau peuplement, et au deuxième, de l’extraction de bois et du déchiquetage réalisé sur le terrain. M. Durruty explique que l’abatteuse-empileuse 860C commence à récolter les arbres d’un site en coupant ceux situés le long du périmètre. Même pour un terrain plat où l’abattage est réalisé au moyen d’abatteuses-empileuses à roues, il est plus efficace de couper les arbres du périmètre avec une machine à chenilles parce qu’elle peut pivoter pour jeter les arbres en arrière en créant le corridor. Pour les gros eucalyptus, la productivité est d’environ 250 arbres/heure.
Si le terrain s’y prête, une abatteuse-empileuse à roues est utilisée pour couper les arbres des rangées. La productivité normale est de 300 arbres/heure pour les rangées. Lorsque les conditions de terrain s’y prêtent, la productivité d’une abatteuse-empileuse à roues est égale à celle d’une abatteuse-empileuse à chenilles. Des abatteuses-empileuses à roues sont donc employées chaque fois que c’est possible. En général, les abatteuses-empileuses sont en avance par rapport au reste des opérations. Le degré de cette avance dépend de nombreux facteurs. Le plus important est la période de séchage optimale avant l’écorçage », indique M. Durruty.
Martin Durruty nous a fait visiter un deuxième site où le système de déchiquetage et les débardeurs venaient juste d’arriver. Un seul débardeur travaille au début, en tirant sur les groupes situés près de la jetée. Une fois que ce bois est déchiqueté et qu’il y a plus de place pour se déplacer, le deuxième débardeur commence son travail et les machines vont chercher des groupes proches et éloignés en alternance afin que le volume du bois devant le système de déchiquetage soit adéquat. L’écorce est ramenée dans le bloc de coupe pour former des pistes sur lesquelles les débardeurs peuvent se déplacer. Cela est particulièrement important sur les terrains boueux et rocheux où les abatteuses-empileuses coupent les troncs un peu plus haut qu’ailleurs pour prolonger la durée de vie des dents. La couche épaisse de broussailles atténue les impacts causés par les souches pour les opérateurs et les débardeurs. Avec de très gros arbres, il est possible de remplir un camion de copeaux en alimentant le système de déchiquetage avec deux charges de 15 tonnes tirées au moyen d’un débardeur 630D, ou trois charges de 10 tonnes tirées au moyen d’un débardeur 620D.
Daniel Hermosilla se souvient d’avoir vu des machines Tigercat pour la première fois en 1998, à l’exposition d’équipement d’Atlanta. « J’étais présent sur les lieux avec mon partenaire canadien et j’ai retenu le nom. À cette époque, nous faisions de la préparation de sites avec un modèle 748 de Deere ». En 2000, lorsque Daniel Hermosilla envisageait la possibilité de se lancer dans l’exploitation forestière, il a commencé à s’informer sur les machines à utiliser et a effectué une recherche à propos de Tigercat sur Internet. « Tigercat semblait être une marque intéressante. J’aimais le concept et l’idée. »
Cette même année, Daniel Hermosilla s’est rendu au Canada et dans le sud des États-Unis où il a vu des machines Tigercat à l’œuvre. « Je me suis rendu à Thunder Bay et j’ai eu l’occasion de parler au vendeur d’un concessionnaire Tigercat. Ensuite, je suis allé dans le sud des États-Unis et j’ai vu des abatteuses-empileuses à roues. Tout le monde me disait que c’étaient d’excellentes machines. Les opérateurs et les propriétaires m’ont donné de bonnes informations et j’ai apprécié ce qu’ils m’ont dit. » C’est là qu’il a décidé que les machines Tigercat étaient ce qu’il lui fallait.
De retour au Chili, Daniel Hermosilla a contacté le nouveau concessionnaire de Tigercat, Latin Equipment, et lui a présenté une liste de ces besoins en équipement. À cette époque, Tigercat était très peu connue au Chili, mais cela n’a pas fait changer Daniel Hermosilla d’opinion. « Je ne suis pas toujours l’avis de la majorité. Cela dépend si je suis d’accord avec celle-ci ou non. Ce n’est pas que je cherche à être différent, mais j’emprunte un autre chemin si je crois que c’est le mieux. Ce n’était certainement pas les machines les moins chères. Je suis dans l’ensemble très satisfait. »
23 octobre 2011
Opération de déchiquetage d’eucalyptus sur site de KBM au Chili, 2013. Abatteuse-empileuse 860C et deux débardeurs 630D.